[Réflexion] Une question de distance

Alors même que je suis née au Portugal et habite en France, j’ai une connaissance limitée de la (pop) culture de ces deux pays. Ce qui est quelque peu absurde quand on y pense, le portugais étant ma langue maternelle et le français celle du pays où je vis. Ce sont les deux langues dans lesquelles je baigne au quotidien, je devrais logiquement suivre et connaître un minimum ce que ces deux pays proposent.

Sauf que, après réflexion, c’est justement ça le problème : ce sont les langues de la vie de tous les jours.

Je regarde peu – voire pas – de films ou séries aussi bien français que portugais. Pareil pour ce qui est de la lecture : à part les auteurs publiés chez Collection R (donc dans le cadre professionnel), je ne lis pas d’auteurs français et encore moins portugais. Il en va de même pour ce qui est de la musique et du théâtre : aucune de mes playlists ne contient d’artiste français ou portugais et malgré mon amour pour les pièces et les comédies musicales, je ne vais que rarement au théâtre en France. 

J’ai fini par comprendre que j’avais besoin d’une sorte de « distance linguistique » pour réussir à pleinement apprécier une œuvre. L’anglais ou le coréen ne sont pas des langues que j’entends au quotidien, j’ai donc plus de facilités à apprécier les films, séries, livres ou musiques dans ces langues. Au contraire du portugais ou du français, qui sont deux langues très proches de moi, et que j’ai du mal à trouver « naturelles » dans un contexte de série ou livre. Tout me semble surjoué et l’aspect « faux » est beaucoup trop perceptible (ce qui est assez contradictoire étant donné que justement, tout est mis en scène).

Je ne sais pas vraiment comment expliquer ce sentiment – dans ma tête tout est clair, mais c’est difficile à mettre en mots. Ce qui est facile à comprendre c’est que je prends plus de plaisir et que j’ai plus de facilités à regarder une série coréenne ou à lire un roman écrit en anglais que leur équivalent français ou portugais. 

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