Avis express : lectures de février

Le mois de février aura été fort malheureux côté littéraire. Beaucoup de découvertes, mais bien peu enrichissantes.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu un mois aussi riche en déceptions. Je suis toujours déçue d’être déçue, mais c’est ainsi ; je ne regrette cependant pas le temps passé à lire un livre : à défaut d’enthousiasme je peux offrir le temps de la découverte aux auteurs.

Odyssée des filles de l’est – Elitza Gueorguieva

Les histoires croisées d’une étudiante et d’une prostituée bulgares, l’une arrivée de son plein gré, l’autre contre son gré, qui découvrent les désillusions de la France ; deux parcours différents pour un même objectif : reprendre le contrôle de leur vie. L’un des rares romans qui m’a fait regretter mon incapacité à ne pas terminer un livre.

Une existence sans précédent – Claire Fercark

L’histoire d’une femme prisonnière de son ignorance qui entame un road-trip vers ses racines dans l’espoir d’être aussi libre que son esprit. Un roman assez déroutant, avec une écriture inventive, pleine de jeux de mots, mais qui sera oublié aussi vite qu’il a été lu.

La pièce manquante – Jean Harambat (roman graphique)

J’ai apprécié le fond – la quête de Cardenio, la pièce perdue de William Shakespeare – un peu moins la forme.

La manche – Max De Paz

J’ai passé ma lecture à me demander ce que le comité de lecture de Gallimard avait bien pu voir dans ce texte pour choisir de le publier. Le désir d’agiter les consciences, de troubler le lecteur avec le récit du quotidien d’un SDF ? Sans doute. En ce qui me concerne, c’est raté, j’ai trouvé ça plat et vide.

Le café où vivent les souvenirs – Toshikazu Kawaguchi

La suite des aventures du personnel du Funiculi Funicula, mais cette fois on quitte Tokyo pour le mont Hakodate et le café Dona Dona. Nouveau lieu, nouveaux visages, nouvelles histoires pour un nouveau moment hors du temps. Un troisième opus aussi agréable à lire que les autres, mais dont la répétitivité et redondance commencent à se faire sentir.

Le phare, voyage immobile – Paolo Rumiz

J’attendais un récit profond et philosophique sur la beauté de la solitude, la puissance de l’immobilité, le sentiment de petitesse face à l’immensité de l’océan, j’ai eu la chronique du quotidien des gardiens de phares, certes passionnante, mais assez éloignée de la réflexion sur la réclusion « loin de tout mais curieusement aussi au centre de tout » que laissait suggérer la quatrième de couverture.

Le neuvième jour – Hervé Bazin

Un exceptionnel roman d’anticipation, d’une qualité stylistique et littéraire indéniables, comme on en trouve peu maintenant (pour preuve, les lectures précédentes). Publiée en 1994, cette fiction aura été rattrapée par la réalité en 2020 : remplacez « surgrippe » par « Covid » et ce roman devient un témoignage.  Ma meilleure lecture de ce mois de février.

La petite lumière – Antonio Moresco

J’ai refermé ce livre avec un profond sentiment d’incompréhension. J’ai l’impression d’être totalement passée à côté de l’histoire, la morale, le sens. Doit-on le lire comme un roman fantastique ou un conte philosophique ? Est-ce une ode à la Nature ou une lettre d’adieu au Monde ? Un hymne à la vie ou une invitation à disparaître ? La confusion m’étreint.

En mars, je prévois de revenir aux valeurs sûres : Proust avec Le Côté de Guermantes et Bazin encore (reste à définir qui de L’huile sur le feu ou Les Bienheureux de La Désolation aura les honneurs) ; entre les deux, peut-être un peu de philosophie avec Penser contre soi-même de Nathan Devers et on verra ensuite selon le temps qu’il me reste à offrir.

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