[Réflexion] Tous ces métiers que je n’ai pas faits…

Je suis tombée il y a quelques jours sur une étude aux résultats assez déprimants : 50% des 15-24 ans ayant participé à l’étude seraient tout à fait disposés à devenir « influenceurs »1, qu’ils voient comme un métier à la fois rémunérateur et facile à faire. Cela m’a menée à réfléchir à mon propre métier et plus largement à mon parcours professionnel.

De l’informatique à la parapsychologie

Mon plus lointain souvenir de « qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grande » remonte à l’entrée au collège : j’indiquais sur mes fiches de présentation vouloir être « informaticienne« . Je ne saurais expliquer clairement ce que j’entendais par-là.

Quelques années plus tard, ce fut la parapsychologie qui eut mes faveurs suite à ma découverte de cette aire d’études dans la série Rose Red. C’était avec beaucoup de fierté que j’expliquais aux gens qu’il s’agissait là d’étudier les phénomènes paranormaux ; leur étonnement me ravissait !

Histoire et enseignement

Au lycée, ma passion pour l’histoire prit le dessus : je voulais être conservatrice du patrimoine puis archéologue. Je m’inscrivis d’ailleurs en licence d’histoire de l’art et archéologie après le bac, avec pour ambition à terme d’intégrer l’École du Louvre. Malheureusement, si le fond des cours m’intéressait, il n’en allait pas autant de la forme et refusant de passer encore quatre années à devoir acquiescer aux interprétations des professeurs sans pouvoir donner les miennes, je finis par choisir la facilité et me rediriger vers des études d’anglais.

Aussi étrange que cela puisse paraître, mon inimité envers le le système éducatif français me donna à plusieurs reprises envie de devenir enseignante – d’anglais, d’histoire ou de littérature ? Je ne savais que choisir. J’ai même envisagé un moment de devenir institutrice en primaire. Je voulais enseigner tel que j’aurais voulu qu’on m’apprenne : avec des cours vivants et passionnés, mêlant les genres et les arts, qui auraient prouvé qu’il n’est pas nécessaire d’apprendre en s’amusant car apprendre est amusant.

Parmi les autres métiers envisagés : journaliste culturel (ce que je fais dans une certaine mesure via ce blog), décoratrice d’intérieur (ou plutôt organisatrice d’intérieur), organisatrice d’événements (littéraires) et libraire (évidemment).

L’amour des livres

À défaut de librairie, mon amour des livres me mena à travailler pendant près de 8 ans en tant qu’agent d’accueil à la Médiathèque de ma ville. Ce fût ma première expérience professionnelle et celle que j’aurais voulu transformer en métier à durée indéterminée.

La vie en a cependant décidé autrement et m’a mise sur une autre voie, bien que toujours littéraire : la communication web en maison d’édition.

Actuellement donc (et depuis plus de 10 ans), je suis community manager et chargée de relations web dans l’édition. Quand on me pose des questions sur mon parcours, je réponds souvent en rigolant que je n’ai pas choisi le community management (et encore moins le freelance), que c’est lui qui m’a choisi : l’opportunité s’est présentée, je l’ai saisie, c’est aussi simple que cela.

Fréquemment, le sentiment d’avoir fait le tour et l’envie d’autre chose surgissent, mais avec les années est venue la facilité et avec la facilité la maîtrise du temps : j’organise mes journées comme je le souhaite, je travaille d’où je veux, quand je veux.

Cette liberté de temps2 me permet de pouvoir aisément lier travail et passions : depuis bientôt deux ans, je fais en parallèle de l’accueil dans un théâtre. Si j’aime ce que je fais au quotidien pour les maisons d’éditions, c’est quand je suis au théâtre que je fais ce que j’aime ; j’y trouve ce qui me manque dans le community management : le partage les yeux dans les yeux, et non à travers un écran.

Le métier de mes rêves ? « J’ignore le nom exact de cet emploi. »3 Il reste à inventer, ou tout du moins à nommer. Ce serait un mélange de tout ce qui précède : des livres, du théâtre, de l’art ; communiquer sur le talent des autres ; organiser des rencontres avec des auteurs et des artistes ; faire et partager des découvertes ; apprendre et enseigner ; élever mon esprit autant que celui des autres.

Peut-être un jour sauterai-je finalement le pas et me lancerai-je dans l’accomplissement de ce projet de café-librairie d’occasion/bibliothèque-galerie-papeterie qui murit dans un carnet depuis près de 15 ans. En attendant, rebus sic stantibus.


  1. Un jour je vous parlerai de mon aversion pour ce terme et ce « métier ». ↩︎
  2. Qui est aussi favorisée par le manque de responsabilités familiales, je dois bien le reconnaître. ↩︎
  3. Pour citer Christian Bobin dans L’épuisement, qui est semblerait-il aussi passé par cette phase de confusion professionnelle. ↩︎

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