3 romans qui parlent d’Amour

En cette journée de célébration de l’Amour, voici trois romans qui dépeignent avec justesse et sensibilité la beauté et la complexité des relations amoureuses ; trois romans qui, je m’en rends compte en écrivant, pourraient être résumés par cette citation de Mon maître et mon vainqueur de François-Henri Désérable : « Le moment où se fait la rencontre amoureuse compte autant sinon plus que la personne rencontrée. Le kairos, lui a expliqué Alessandro qui prisait les mots grecs. Le moment opportun. »

Persuasion – Jane Austen

« Il n’aurait pu y avoir de cœurs aussi ouverts, de goûts aussi proches, de sentiments aussi concordants, de visages aussi aimés. »

« Là ils reprirent le chemin du passé, goûtant un bonheur plus exquis peut-être d’être réunis que lorsque, pour la première fois, ils en avaient imaginé les circonstances, plus tendres, mûris par l’épreuve, plus sûrs du caractère, de la sincérité et de l’attachement de l’autre, plus capables d’agir, plus fondés à le faire. »

Une histoire de seconde chance, d’amour passé et retrouvé, de sentiments endormis de nouveau déclarés. L’histoire de deux êtres dont les cœurs battaient à l’unisson, mais qui se sont rencontrés au mauvais moment. Le temps a passé, les situations ont changé, les caractères ont mûris, les sentiments ont perduré. Un jour le destin les réunit de nouveau, au bon moment cette fois.

Appelle-moi par ton nom – André Aciman

« Quand je suis avec toi et que nous sommes bien ensemble, je ne désire rien de plus. Tu me fais aimer celui que je suis, celui que je deviens quand tu es avec moi. »

« J’avais peur quand il apparaissait, peur quand il ne se montrait pas, peur quand il me regardait, et plus encore quand il ne me regardait pas. »

J’ai toujours aimé ce roman mais je n’en avais jusqu’à récemment apprécié la poésie et la beauté qu’en surface. Je l’ai relu il y a peu¹, en sachant cette fois ce qu« être amoureuse » voulait vraiment dire, et j’ai pris la mesure de la justesse avec laquelle il évoquait les plaisirs et troubles de l’amour, l’intensité des premiers sentiments, la joie de les voir retournés, le tourment de les voir s’aménuiser.

Alexis – Marguerite Yourcenar

« J’éprouvais, près de vous, un sentiment nouveau de confiance et de paix. Vous aimiez, comme moi, les longues promenades à travers la campagne, qui ne mènent nulle part. Je n’avais pas besoin qu’elles menassent quelque part; j’étais tranquille à vos côtés. Votre nature pensive s’accordait à ma nature timide; nous nous taisions ensemble. »

« Je vous demande pardon, le plus humblement possible, non pas de vous quitter, mais d’être resté si longtemps. »

La déclaration d’un homme à sa femme, et d’un homme à lui-même ; un roman d’une grande profondeur et vulnérabilité sur l’amour qu’on porte aux autres et qu’on devrait se porter à soi ; un roman qui montre que parfois la plus belle preuve d’amour c’est dire adieu.


¹ Malheureusement, cette relecture m’a aussi laissé un sentiment de malaise et il y a là matière pour un article dédié.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur On Your Left

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading