Un court roman, idéal pour une pause-déjeuner littéraire, et qui m’a rappelé pourquoi j’aime autant les voyages en train.
“J’ai pris le train parce qu’il est tellement plus lent que l’avion et parce que j’avais besoin de… de me mettre dans un coin sans bouger, la tête collée à la fenêtre, pour sentir le temps qui passe.” – p.59
L’histoire de deux inconnus dans un train à destination de Lisbonne (oui j’ai choisi cette lecture précisément pour ce détail) qui prennent le temps de discuter, se raconter, se dévoiler : il est toujours plus facile de s’épancher auprès d’inconnus, surtout si l’on pense qu’on ne les reverra pas.
L’éphémérité du voyage, l’anonymat des passagers, appellent à la discussion. Si l’on décide de revoir la personne une fois arrivé à destination, alors ce voyage en train peut devenir le début d’une nouvelle histoire; mais il peut tout aussi bien n’être qu’un simple moment hors du temps, qu’on gardera en souvenir, ou oubliera sans regret.
“La vie ne s’occupe pas de nos désirs mais elle s’arrange, parfois de manière très inattendue, pour répondre toujours à nos besoins”. – p56
Une histoire tout en simplicité, qui ne cherche pas à faire dans le spirituel ou le sentimentalisme. Une conversation entre deux inconnus, qui partagent leurs expériences — plus proches qu’ils ne l’auraient pensé — et ensuite au lecteur d’en retirer le message qu’il souhaite; s’il le souhaite.
Du train où vont les choses à la fin d’un long hiver – Francis Dannemark | Robert Laffont – 2011
En pleine crise de lassitude au cœur de la crise économique, Christopher, opérateur culturel belge de cinquante ans au bord de la faillite, souhaite ralentir et se recentrer sur des valeurs plus justes. Parce que « la vie rappelle de temps en temps que le monde est tout petit », il décide de s’arrêter et de partir. Ce sera pour le Portugal, en train. Alors que le ciel additionne les nuages, Christopher croise sur le quai de la gare une inconnue, Emma, qu’il va découvrir le temps d’un voyage entre Bruxelles et Lisbonne, au cours d’une longue et belle conversation, à la fois tendre, émouvante, et toujours sincère. Francis Dannemark, avec toute la délicatesse et l’élégance qui le caractérisent, nous offre comme à son habitude un court roman, subtil et délicat, sur les choses de la vie.