J’aime bien les films biographiques, surtout quand ils traitent de destins aussi incroyables que celui d’Henri Charrière. Le film se base sur Papillon et Banco, les autobiographies d’Henri Charrière, ainsi que sur le film sorti en 1973 avec Steve McQueen et Dustin Hoffman dans les rôles principaux.
Le film commence en 1931, lorsque qu’Henri Charrière alias Papillon est accusé, à tort, de meurtre. Il est condamné à perpétuité et envoyé au bagne en Guyane Français, deux ans plus tard. Pendant sa captivité il fait la rencontre de Louis Dega, un faussaire reconnu qui ne manque pas de ressources (financières surtout), ce qui met sa vie en danger. Henri, qui ne rêve que d’évasion, propose de le protéger en échange de l’aide financière de Louis pour sa fuite. Ce qui au départ n’était qu’un deal financier va se transformer en amitié et va révéler le pire et meilleur de chacun d’eux.
Vu le sujet, je m’attendais à un film vraiment fort, intense, qui marque par sa brutalité. Un peu comme Tu ne tueras point que j’avais adoré. Au final, rien de tout ça.
C’était bien parti pourtant : les conditions de vie déplorables des bagnards étaient abordées, l’accent était mis sur le fait que les prisonniers étaient reniés par la France, déchus de leur humanité et dignité. Et puis il y a bien quelques scènes violentes, comme la première nuit sur le bateau en route vers la Guyane, la décapitation ou la bagarre dans la boue des douches, mais dans l’ensemble, cela reste tout à fait tolérable.
Pareil pour ce qui est de la violence psychologique. Henri Charrière passe en tout 7 ans en isolement, seul, dans un silence total (et même obscurité à un moment), avec une demi-ration de nourriture – de quoi rendre fou même le plus sain des hommes. Il a bien une petite période hallucinatoire et perdu un peu de ventre et quelques teintes de bronzage à la fin de son isolement, mais cela ne va pas plus loin. On ne sent guère les années passées sur l’île Saint-Joseph – je n’ai même pas l’impression que sa première période d’isolement a vraiment duré deux ans. Et je ne vous parle pas de la période de cinq ans qui passe en un clin d’œil. On m’avait vendu un film de plus de 2h alors qu’en réalité il ne dure qu’1h45.
Malgré tout, si on fait abstraction de la concision du scénario, Papillon reste un bon film, notamment grâce à son casting. Charlie Hunnam impressionne avec ses épaules larges et son regard dur, il rempli l’écran à chaque scène et rend avec justesse la force physique et morale d’Henri Charrière. Rami Malek interprète un Louis Dega perdu, chétif, conscient que son argent est à la fois ce qui peut le sauver et le tuer. De nombreuses scènes du film ont été coupées, mais il y en a deux en particulier que je regrette d’avoir vu supprimées car elles mettaient en avant Louis Dega et montraient qu’il était bien plus fort que ne le laisse apparaitre le montage final. Je suis aussi vraiment très contente d’avoir vu Michael Socha, même si sa présence aura été de courte durée.
Si le film ne me restera pas en tête bien longtemps, il aura au moins eu le mérite de me donner envie de voir l’original de 1973 et surtout de découvrir le destin extraordinaire (et quelque peu contrefait) d’Henri Charrière.
En bref :
Trois bonnes raisons de le voir :
- Charlie Hunnam
- Rami Malek
- Michael Socha
Probabilité de revisionnage : 8% – si quelqu’un le met lors d’une soirée pop-corn ou que je décide d’en faire une analyse comparée lors d’un cours que je n’aurais jamais.
Papillon
Réalisé par Michael Noer
Avec : Charlie Hunnam, Rami Malek, Christopher Fairbank, Roland Møller, Michael Socha…
Synopsis : Henri Charrière, dit “Papillon”, malfrat de petite envergure des bas-fonds du Paris des années 30, est condamné à la prison à vie pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Il est envoyé sur l’île du Diable, en Guyane. Il va faire la connaissance de Louis Dega qui, en échange de sa protection, va aider Papillon à tenter de s’échapper…
En DVD, Blu-Ray et VOD le 15 décembre, chez Metropolitan Filmexport (Site| Facebook)