Cyrano de Bergerac [Playhouse Theatre – Londres]

james mcavoy cyrano

Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que James McAvoy est mon acteur favori d’entre tous. Avant Cyrano, j’avais eu la chance de le voir deux fois sur scène, à chaque fois dans une pièce mise en scène par Jamie Lloyd, et c’était un pur moment de bonheur théâtral. Sans surprise, j’étais plus que ravie quand James a annoncé son retour sur scène. Et pour parfaire la nouvelle, ce serait dans le Cyrano qu’il nous teasait depuis 2017 et Jamie Lloyd serait une fois encore aux commandes.

J’ai vu de nombreuses productions de Jamie Lloyd, je suis une grande fan de son travail depuis de longues années, et son simple nom suffit à me donner envie de voir un spectacle. Malgré tout, j’avais quelques réserves concernant ce Cyrano : j’avais assisté à son Betrayal au printemps dernier, et cela avait été une grande déception. La pièce en elle-même était bien, les acteurs étaient bons (surtout Charlie Cox), mais la mise en scène et les décors minimalistes m’ont laissée perplexe. Je ne trouvais pas ça très adapté à l’histoire et n’avais pas le sentiment que cela apportait quoique ce soit de particulier à l’ensemble.

Au vu des premières photos des répétitions, je me doutais que son Cyrano serait dans le même esprit. J’étais donc préparée à apprécier la performance de James, mais pas forcément la pièce dans son ensemble. Spoilers : j’avais tort. Et j’en suis très heureuse.

Et laissez-moi vous dire que le trio James McAvoy + Jamie Lloyd + Martin Crimp est révolutionnaire.

La traduction de Martin Crimp est moderne, étonnante, bien plus drôle que certains ne l’auraient voulu et tellement brillante. Les pointes de beat-boxing et de rap sont géniales. Cela ajoute encore plus de gravité et d’intensité à l’histoire et à l’atmosphère de la pièce.

Cyrano est le maitre des mots et c’est exactement ce sur quoi se focalise Jamie Lloyd : les mots. Le décor est, comme je m’y attendais, minimaliste : quelques chaises, un miroir, un escalier – mais contrairement à dans Betrayal, ce côté moderne et minimaliste convient à merveille la pièce d’Edmond Rostand.

James McAvoy est – sans surprise aucune – absolument époustouflant dans le rôle. Il est drôle, amoureux, plein d’esprit, courageux, et tellement émouvant. La déclaration de Cyrano à Roxanne à la fin de la première partie est à couper le souffle, littéralement : le public était totalement silencieux pendant cette scène. Personne qui toussait ou bougeait, on pouvait entendre une mouche voler.

Ce Cyrano n’était absolument pas ce à quoi je m’attendais, mais clairement ce que je voulais et avais besoin de voir. C’est original, audacieux, intense. Un vrai coup de cœur.

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