Vice et Vertu – Suzanne Rindell

Vice et Vertu
Le roman de Suzanne Rindell est présenté comme “le faste et l’opulence du roman Gatsby le magnifique, alliés à la tension psychologique de Chronique d’un scandale : un roman hypnotique”.

J’ai vu le faste et l’opulence de Gatsby, mais je suis au regret de vous dire que je n’ai pas senti la tension psychologique, ni l’hypnotisme.

L’histoire est racontée par Rose. Et je n’aime pas Rose. Elle m’était sympathique au début: malgré son passé, elle ne s’en laissait pas compter et n’avait pas peur de tenir tête à son chef. Mais elle est vite devenue agaçante, elle était trop naïve, trop butée. Et à cause de ça, l’histoire a vite perdu de son intérêt. On devine très vite grâce à quoi Odalie arrive à mener grand train, et si l’on découvre des choses sur son passé, ce n’est pas grâce à Rose – qui se fiche bien des agissements d’Odalie, du moment que celle-ci est son amie.

Le problème, dû au fait que l’histoire est racontée à la première personne, est que les personnages secondaires sont peu présents. Et moi, les personnages secondaires, je les aimais bien. Surtout le lieutenant-détective qui aurait mérité bien plus de présence à la page. Tout comme Odalie. J’aurais aimé en savoir plus sur elle, plus encore que ce que Rose nous raconte, mais surtout connaître sa version des choses, comment elle en est arrivée là, pourquoi elle a fait ça – on s’en doute mais à aucun moment on est sûrs de la vérité. L’idée est bonne – nous laisser nous faire notre propre idée – mais j’ai été nourrie à Sherlock Holmes, j’aime qu’on m’offre tous les détails à la fin.

Au fond je crois que le vrai problème, c’est tout simplement qu’il y a trop de Rose, et pas assez d’Odalie. Et même si la fin est vraiment intéressante, elle ne l’est pas suffisamment pour relever le niveau du roman. Une couverture très attirante mais un roman qui l’est bien moins – dommage.

Vice et vertu de Suzanne Rindell – Fleuve Noir – 2014

Ce matin de 1924, quand Roser Baker, sténo-dactylographe au comissariat du Lower East Side, lève les yeux de sa machine à écrire, elle est saisie par la beauté, l’élégance et le magnétisme de sa nouvelle collègue. Elle n’est pas la seule, car Odalie envoûte tout le monde sur son passage. Pour Rose, jeune femme sans éclat, marquée par la rigueur de son éducation religieuse, cette rencontre signe pourtant le début d’une nouvelle vie. Et les deux femmes, pourtant aux antipodes l’une de l’autre, deviennent vite inséparables. Au contact d’Odalie, Rose perd ses repères, renie ses principes, découvre la grande vie et le monde interlope, celui des bars clandestins et des bootleggers. Mais bientôt, la fascination que Rose voue à son amie se meut en véritable obsession et les questions se bousculent : qui est vraiment Odalie ? D’où sort-elle tout cet argent qui lui permet de mener grand train ? Et pourquoi élude-t-elle toutes les questions sur son passé ?

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