Pendant toute ma lecture du roman, je me suis demandée comment ils allaient adapter tel ou tel passage, et après avoir vu le film, j’en suis venue à la conclusion que La Stratégie Ender fait partie de ces romans qui ne devraient en aucun cas être adapté… pas en film en tout cas, et encore moins en un film qui dure 1h40.
Je dois dire que j’ai été vraiment très surprise quand après 1h20 de film, Ender faisait déjà face à la grande bataille finale. Car c’est là le gros défaut du film : c’est trop court. Et qui dit court, dit rapide. Pourtant, ça partait bien : la situation était clairement expliquée, Peter et Valentine étaient tels qu’ils devaient être, Alai et Bean aussi – même s’il les rencontrait dans un autre contexte – mais à partir du moment où Ender intègre les Salamandre, tout s’enchaîne. Certes, si on fait bien attention au texte on comprend pourquoi Ender est si particulier par rapport aux autres élèves, mais il n’empêche qu’il monte bien trop vite en grade.
Le film ne s’attarde pas assez sur les sentiments d’Ender, Graff ou Anderson ou les capacités d’Ender a conduire une armée, ni sur sa relation avec Graff, Valentine, Bean et les autres et encore moins sur son ressentiment après la “simulation” finale. Et je ne parle pas de toute l’histoire politique avec Peter et Valentine sur Terre car elle a été totalement supprimée – un choix tout à fait volontaire et accepté par Orson Scott Card.
Au final, c’est beaucoup d’effets spéciaux mais peu de psychologie – ce qui est bien dommage car justement, le roman est très psychologique et soulève de nombreuses questions d’éthique et de politique vraiment très intéressantes.
Malgré tout, si on fait l’effort d’oublier le roman, La Stratégie Ender devient un bon film de science-fiction. Le peu d’histoire qu’on nous offre est cohérente et compréhensible et les effets visuels sont superbes – surtout lors des “simulations”. Mais une fois de plus, je regrette que le film soit si court car on voit bien trop peu les personnages secondaires – et donc les acteurs – et c’est bien dommage car le casting est impeccable.
En résumé, un film à voir essentiellement pour Asa Butterfield et les simulations, mais loin d’être indispensable.
La Stratégie Ender de Gavin Hood – Film science fiction 2014 – en DVD le 6 mars, Metrofilms – avec Asa Butterfield, Harrison Ford, Hailee Stainfield, Viola Davis, Ben Kingsley etc.
Dans un futur proche, une espèce extraterrestre hostile, les Doryphores, ont attaqué la Terre. Sans l’héroïsme de Mazer Rackham (Ben Kingsley), le commandant de la Flotte Internationale, le combat aurait été perdu. Depuis, le très respecté colonel Graff (Harrison Ford) et les forces militaires terriennes entraînent les meilleurs jeunes esprits pour former des officiers émérites et découvrir dans leurs rangs celui qui pourra contrer la prochaine attaque. Ender Wiggin (Asa Butterfield), un garçon timide mais doté d’une exceptionnelle intelligence tactique, est sélectionné pour rejoindre l’élite. A l’académie, Ender apprend rapidement à maîtriser des manœuvres militaires de plus en plus difficiles où son sens de la stratégie fait merveille. Graff ne tarde pas à le considérer comme le meilleur élément et le plus grand espoir de l’humanité. Il ne lui manque plus qu’à être formé par Mazer Rackham lui-même, pour pouvoir commander la Flotte lors d’une bataille homérique qui décidera du sort de la Terre.
Tout à fait ! Et même si Orson Scott Card a dit lui-même que c’était la seule façon, cela ne justifie en rien la courte durée du film, rien que 30min de plus auraient permis au film de développer davantage les relations entre les personnages.
Peut-être qu’un jour nous aurons une mini-série digne du roman.
Je suis globalement d’accord avec ton analyse. J’ai été agréablement surprise par le film (je m’attendais à pire, et le résultat final tient plutôt bien la route), mais il est vrai que celui-ci est trop court, et ne parvient pas à restituer toute la subtilité du roman.