Cela faisait fort longtemps que je n’avais pas lu de roman policier aussi sympathique.
Cela faisait fort longtemps que je n’avais pas lu de roman policier tout court en fait.
Londres, 1968. Les Beatles sont à leur sommet, les fans campent devant le studio pour ne serait-ce qu’apercevoir un de leurs cheveux; les jupes se raccourcissent; les filles veulent ressembler à Jean Shrimpton; c’est la guerre au Biafra.
Cathal “Paddy” Breen, artiste devenu policier et vieux garçon solitaire depuis la mort de son père, se retrouve chargé d’enquêter sur la mort d’une jeune fille retrouvée non loin des studios d’Abbey Road. Encore sous le coup d’une arrestation qui a mal tourné, Paddy se retrouve non seulement chargé de l’affaire mais doit aussi se coltiner la collègue qui veut rejoindre le CID – une petite jeunette qui n’a pas la langue dans sa poche et qui en plus est fan des Beatles !
William Shaw nous montre avec ce roman que les années Beatles, ce n’est pas que pop music et peace and love, c’est aussi racisme et sexisme – le premier représenté par la nouvelle famille qui emménage dans le quartier et le second par Helen Tozer et le mépris absolu des hommes du poste de police.
L’intrigue est bien ficelée et le dénouement reste inattendu. L’enquête prend son temps, et à cela se mêlent des histoires plus personnelles des autres personnages. L’auteur a de plus le mérite de ne pas attendre les trois dernières pages pour nous révéler le coupable et son mobile.
Il a aussi le mérite de ne pas nous donner un inspecteur qui méprise son “assistante” et ne la voit que comme un poids, mais simplement deux jeunes gens qui se respectent, qui veulent résoudre une enquête et montrer leur valeur. Ce duo pas si improbable fonctionne parfaitement et on s’attache très vite à ces personnages marqués la mort (de son père pour l’un, de sa sœur pour l’autre) et un peu paumés, et qui, ensemble, vont finir par réussir à surmonter ça et à passer à autre chose.
Sur fond de Beatles Mania, racisme, sexisme, xénophobisme et saphisme se mêlent pour nous offrir un roman noir tellement passionnant et agréable à lire qu’on tourne les pages sans s’en rendre compte.
Du sang sur Abbey Road de William Shaw – Les Escales Noires – 2014
Londres, quartier d’Abbey Road. Le corps nu d’une jeune femme est retrouvé sous un matelas. En charge de l’enquête, le détective Cathal Breen pense à une des fans des Beatles qui campent près du célèbre studio. Vieux garçon qui doit sauver sa carrière après une sombre affaire, Breen fait face à une société en pleine mutation qui le dépasse. Et personne n’incarne mieux cette nouvelle réalité que la jeune inspectrice chargée de l’assister… Au cœur du Londres des années 60 où sexe, drogue et pop music échauffent les esprits, ce duo improbable va se retrouver plongé dans un cocktail explosif de corruption, de tensions raciales et de trafic d’armes.