Une place à prendre – J.K Rowling

Une place à prendre - JK Rowling

Parlons peu, mais parlons bien : j’ai trouvé ça chiant. Vraiment, il n’y a pas d’autre mot.

L’intrigue est mince : Barry Fairbrother est mort. Sa mort (pas si) anodine va avoir de nombreuses répercussions dans la vie des habitants de Pagford (et de certains de Yarvill) : les secrets de chacun vont être dévoilés au grand jour.

J’ai failli le lâcher à de nombreux moment. J’ai lutté, vaillamment, pour arriver au bout. C’est simple, j’ai trouvé que Une place à prendre c’était 680 pages de vide. Pendant toute ma lecture, je me suis posée la même question « Pourquoi a-t-elle écrit ce roman ? » Etait-ce pour prouver à tout le monde qu’elle pouvait écrire autre chose que Harry Potter ? Alors oui, c’est vrai, elle peut écrire autre chose. Mais c’est sans intérêt : il n’y a aucune originalité dans Une place à prendre.

Comédie de moeurs, tragédie teintée d’humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes – de bien jolis mots mais encore aurait-il fallu que le fond soit aussi attirant que la forme. L’ensemble est grossier, poussif, exagéré, et surtout, stéréotypé.

En particulier les personnages : il y a Howard Mollison, l’épicier obèse qui se prend pour le roi de Pagford; son assistante, Maureen, qui croit encore avoir 20 ans; sa belle-fille Samantha, nymphomane qui fantasme sur les chanteurs de 20 ans; Stuart, le fils du proviseur qui ne vit que pour faire enrager son père; Krystal, elle fume, elle couche, elle parle mal – normal, sa mère est une droguée et elle vit dans la cité; Andy, le boutonneux qui stalke la nouvelle venue; Sukhvinder, la cadette incomprise et mal-aimée qui préfère s’auto-mutiler que de parler aux gens (au moins Grace, elle disait aux gens ce qu’elle faisait et pourquoi)… Et j’en passe. Et tout ça, rien qu’à Pagford – pire qu’à Midsomer ! De tous les personnages, il n’y a qu’envers l’assistante sociale, Kay et sa fille Gaia que j’ai un peu de sympathie.

Comme je le disais, l’ensemble est grossier et poussif : le roman aurait pu faire la moitié des pages et l’histoire aurait été tout aussi compréhensible. Je l’avoue, j’ai fait de la lecture en diagonale à de nombreux moments (en fait, j’ai presque zappé toute la scène de l’enterrement et tout ce qui concernait Samantha). C’est dommage, parce qu’il y a malgré tout de bons éléments – peut-être trop, et c’est justement là le problème : c’est trop. De nombreux passages sont sans intérêt, et ne semblent être là que pour faire « choc » (franchement, qu’est-ce qu’on en a à faire que Arf se masturbe devant la page perso de Gaia ou que Gavin entraine Kay dans une partie de jambes en l’air à faire trembler la maison juste pour échapper à une conversation peu plaisante ou encore que Howard soit tellement gros qu’on se demande comment il fait pour aller aux toilettes?) – un peu comme si elle avait ajouté ces passages juste pour renforcer le fait que ce n’était pas un roman destiné à toutes les générations. Aucun souci à se faire, je ne conseillerais pas ce nouveau roman aux jeunes fans de Harry Potter.
Ni aux vieux fans en fait. Je leur conseillerai plutôt Eureka Street. Beaucoup plus intéressant !

Une place à prendre fait couler beaucoup d’encre. Certains crient au génie, d’autres regrettent le temps passé à le lire. Je fais partie de la deuxième catégorie. Mais je ne vais pas pour autant vous dire de passer votre chemin car je prône l’avis personnel. Si vous comptiez le lire, n’abandonnez pas l’idée : lisez-le et faites-vous votre propre avis.

Priceminister me demande de lui donner une note… J’hésite… Je vais lui donner 11/20 – pour Kay et Gaia, et dans une moindre mesure, pour Andy – le seul à rester ‘authentique’ tout le long de l’histoire.

 Une place à prendre / (The Casual Vacancy)
Auteur : J.K. Rowling
Editeur : Grasset
Résumé : Bienvenue à Pagford, petite bourgade en apparence idyllique. Un notable meurt. Sa place à est prendre… Comédie de moeurs, tragédie teintée d’humour noir, satire féroce de nos hypocrisies sociales et intimes, ce premier roman pour adulte révèle sous un jour inattendu un écrivain prodige…

6 Comments

  1. En effet ! Tu ne perds vraiment rien à ne pas le lire !

  2. Ah ben tiens, j’avais pas envie de le lire, ça tombe bien 😉

  3. C’est vrai que 11 c’est une bonne note en fait… J’ai mis 11 par dépit en fait. Je n’arrive pas à évaluer un roman, je n’aime pas mettre des notes, c’est trop « réducteur », les gens ont tendance à ne se baser que sur la note plutôt que sur les remarques du lecteur….
    Je me suis posée la question plusieurs fois aussi, mais je n’ai vu là-dedans aucun second degré. Je pense que pour eux la « satire », c’est juste pour le côté « hypocrisie des personnages…

  4. Quand j’aime un livre, je peux partir dans des envolées lyriques, mais quand je n’aime pas, je peux être très dur, en effet. Mais ton commentaire me rassure, si mon avis en rejoint d’autres, c’est que j’ai malgré tout réussit à être un tant soit peu objective ^^
    Si tu as moyen de l’emprunter à quelqu’un, lance-toi ! Après, tu pourras soit accrocher et le lire jusqu’à la fin, soit t’ennuyer et l’abandonner au bout de quelques pages 🙂

  5. Bon, malgré ton alerte sur les spoilers, j’ai lu ton avis, je crois que j’espérais que quelques spoilers me donneraient envie de continuer, je ne sais pas pourquoi…^^
    Hey, au final, tu lui donnes 11/20, c’est pas si mal pour un livre chiant au bout duquel tu as eu du mal à aller ! 🙂
    « Stéréotypé », oui, je crois que c’est ce qui me dérange le plus dans ce bouquin. Parfois je me demande si le stéréotype est là comme une forme de second degré, vu que le livre est présenté comme une « satire », mais franchement, j’ai des doutes.
    Allez, j’abandonne. 🙁

  6. ton avis est dur, mais il rejoint pas mal de choses que j’ai lues sur ce livre.
    Entre les avis positifs et le tien, je n’arrive toujours pas à me décider pour le lire ou non

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