Le cercle littéraire (…) – Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

(Vous m’excuserez, mais le titre est bien trop long pour rentrer dans la ligne de titre.)

Titre : Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates
Titre VO : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society
Auteur : Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

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Résumé : Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, natif de l’île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet penètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique;celui d’un club de lecture de lecture au nom étrange inventé pour tromper l’occupant allemand le « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates ». De lettre en lettre, Juliet découvre l’histoire d’une petite communauté débordante de charme, d’humour, d’humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey…

J’avais envie de lire ce livre depuis un moment déjà, mais les avis dithyrambiques que j’avais lu dessus m’avaient démotivé… oui, j’ai un problème : plus on parle d’un livre en bien, et moins j’ai envie de le lire au même moment. Voila donc pourquoi plus d’un an après tout le monde, je l’ai emprunté. Et je ne vais bien évidemment étonner personne en disant que j’ai adoré n’est-ce pas ?

En temps normal, je n’aime pas le genre épistolaire où l’on a vraiment qu’une succession de longues lettres à tel point qu’on fini par perdre le fil de l’histoire (je n’ai d’ailleurs jamais réussi à finir Les liaisons dangereuses). Par contre, l’épistolaire où lettres, petites notes, messages glissés sous la porte, extraits de journal, se mêlent, là j’aime.

A la fin de ma lecture, la première chose qu’il m’est venu à l’esprit sur le roman c’est qu’il était « tristement joyeux« . Ce qui au début se présente comme un roman léger, avec Juliet, Sidney, Susan, Sophie… qui s’écrivent de joyeuses lettres pleines d’anecdotes savoureuses se transforme par la suite en témoignages de vie sous l’Occupation, un passage de l’Histoire peu méconnu. 

De part son style, beaucoup comparent ce roman à 84 Charing Cross Road de Helen Hanff. Personnellement, je ne vois pas pourquoi. A part l’époque et le côté épistolaire, ils n’ont rien à voir. Déjà, rien que parce que Le Cercle littéraire… est totalement fictif. Et d’un certain côté, c’est tant mieux. Autrement, j’aurais déjà pris mon billet pour Guernesey pour aller à la rencontre des merveilleux habitants de cette petite île ! Car voila l’une des grandes forces de ce roman : ses personnages. Et pour les décrire, je ne peux que reprendre les mots de Juliet :

« Je suis tombée amoureuse de deux hommes : Eben Ramsey et Dawsey Adams. J’aime beaucoup Clovis Fossey et John Booker. Je voudrais qu’Amelia Maugery m’adopte et adopter Isola Pribby »

Juliet est la voix principale du roman, mais au fur et à mesure des lettres reçues, les membres du Cercle Littéraire prennent plus d’importance. Ses membres se dévoilent dans chacune de leurs lettres, et au final on a l’impression de les connaître depuis toujours. On regrette alors d’autant plus qu’ils n’existent pas réellement – et c’est valable aussi pour Juliet, Sidney et les autres.

Comme je le disais, le roman se transforme par la suite en témoignage de vie sous l’Occupation allemande. Et sur le moment, ça m’a perturbée. Il faut savoir que la Seconde Guerre Mondiale est la période de l’histoire que j’abhorre le plus. Et ce, depuis une visite au mémoriale de Caen à l’âge de 10 et un reportage vu au lycée où on nous montrait des abats-jour, savon et autres marchandises du genre faites avec la peau des prisonniers morts.
Oui, oui, c’est aussi traumatisant que ça en a l’air.
Depuis, j’évite au maximum tout roman ou film se déroulant à cette époque. La Voleuse de livres de Markus Zusak était jusqu’à présent la seule exception à la règle.
Voila la deuxième.

Les échanges de lettres avec les habitants vont inspirer à Juliet son prochain livre : elle racontera la vie à Guernesey sous l’Occupation. Les membres lui racontent donc ce qu’ils ont vécu. Nous avons alors droit à des anecdotes souvent très drôles (celle de la création du Cercle en fait partie) mais surtout dramatiques, avec une figure centrale à toutes : Elizabeth McKenna, une héroine avec un grand H ! Chacun des habitants du village y va de sa petite histoire, et nous fait passer par un tas d’émotions.  Rires, larmes, joie, tristesse, colère, terreur… ne cessent de se mêler au fil de ces 391 pages.

Le pire, c’est qu’en écrivant, ils ne cherchent pas à susciter l’émotion. Dawsey, Isola, John, Amelia, Ebe, et tous les autres ne choisissent pas les évènements les plus drôles pour atténuer le drame, ni les plus tristes pour faire pleurer. Non, ils se contentent juste de raconter les évènements les plus marquants qu’ils ont vécu. Mais dans leur façon de raconter, on ne peut s’empêcher de ressentir ce qu’ils ont ressenti.

Juliet est écrivain, et le Cercle est littéraire, donc le roman parle de l’Occupation certes, mais aussi beaucoup de livres, et ce pour notre plus grand bonheur… ou malheur. En effet, au cours de ma lecture j’ai mentalement noté au moins 5 auteurs à (re)découvrir !  Ma Pal ne m’en remercie pas vous vous en doutez bien.  

Le Cercle Littéraire des Amateurs d’Epluchures de Patates c’est tout un tas de livres mélangés : un livre d’histoire, un catalogue de bibliothèque, une comédie romantique (on a une très belle histoire d’amour), un roman policier (où quand Isola joue les Miss Marple), un conte de fées (pour la présence de Kit) et j’en passe. 

Un vrai régal littéraire ! 

Seul bémol du roman par contre : aucune fois il n’est fait mention de la recette de la tourte aux épluchures de patates !

 

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20 Comments

  1. Comme quoi, le destin fait bien les choses des fois ^^ Je suis vraiment contente que l’aventure littéraire te plaise autant alors !!
    Et merci plutôt à toi – il n’y a pas de blog sans lecteurs =)

  2. C’est fou, j’avais retenu le nom du livre d’après ta critique pour me l’acheter plus tard. Je rentre par hasard dans un kiosque à la gare (étant en avance comme toujours ) je me pose devant un rayon, je lève les yeux et je tombe dessus ! si ça c’est pas extra ! Je l’ai bien évidemment acheté !Je l’ai commencé (bien entamé en 2 jours ) et j’adore ( même plus que ça ^^ ) ! Alors merci de m’avoir donné envie de vivre cette aventure littéraire 🙂

  3. Cette recette m’a également manqué. J’étais curieuse de savoir ce qu’ils pouvaient bien mettre dedans. 😀 Mais assurément un très bon livre quand même.

  4. Oui c’est ce qui est si fort avec ce roman : malgré les atrocités qu’il décrit on ne peut s’empêcher de le considérer comme un « feel-good » livre !

  5. Je crois qu’il a été un coup de coeur pour beaucoup oui 🙂

  6. Un grand coup de coeur pour moi !

  7. Oui ces deux romans valent chacun d’être lu mais pas forcément pour les mêmes raisons =)
    Aaah toi aussi tu y as eu droit ?? Voir de telles horreurs dans des films ne me dérange pas, je sais que c’est fictif et que ce sont des effets spéciaux; mais dans un documentaire, avec des images d’archives, c’est autre chose… ça me retourne l’estomac rien que d’y repenser :s
    Exactement ! On tombe amoureux autant du livre que des personnages 🙂

  8. Oh ravie que tu aies aimé! C’était un de mes coups de coeur 2009 🙂 C’est vrai que mis à part le style épistolaire, il n’a rien à voir avec 84, charing… mais c’est deux romans que je chéris. Je n’ai me pas trop non plus le contexte de la seconde guerre mondiale et je pense que ce même documentaire avec les savons & cie nous a traumatisées! Quelle horreur!
    Sinon, celui-ci est un merveilleux roman dont il est impossible de ne pas tomber amoureux. Ses personnages…. !!

  9. Tous les commentaires sont les bienvenus. Et moi aussi !!!!!!!

  10. Bonne lecture alors ! Je guetterais ton avis ^^

  11. Difficile de ne pas tomber sous le charme n’est-ce pas ? ^^

  12. Oui oui c’est vrai qu’ils ont beaucoup de points communs, mais je ne les trouve pas assez importants pour oser la comparaison entre les deux, dans le sens où, par exemple Charing Cross ne fait que survoler la guerre, et se concentre essentiellement sur l’après-guerre, le rationnement etc, tandis que dans Le Cercle Littéraire lui, parle des atrocités de la guerre plus en profondeur.
    Mais tout cela importe peu, ce qui compte c’est que ces deux « romans » sont aussi merveilleux l’un que l’autre ^^
    Et merci pour ma « conclusion » – je me suis dit ça pendant toute ma lecture !

  13. Oui c’est vrai qu’au début ça surprend un peu, mais alors après, ça va tout seul !

  14. Si un jour je vais à Guernesey, je demanderais aux habitants ^^ Je crois qu’il est difficile de ne pas l’aimer =)

  15. J’écris juste ce petit comm’ pour dire combien j’aime d’amour ce livre !!!!!!!!!!!!

  16. Ah, j’ai évidemment craqué dès que j’ai vu qu’il était sorti en poche! Il ne me reste plus qu’à le lire!!

  17. Alors toi aussi tu as tombé sous le charme! ^^

  18. Moi aussi j’ai adoré ce roman et ses personnages hauts en couleurs ! Pour la comparaison avec 84 Charing Cross Road (un autre excellent « roman »), il y a d’autres points communs quand même : l’époque (juste après la fin de la Seconde Guerre Mondiale), les références littéraires nombreuses, les différences/la méconnaissance du mode de vie d’une autre culture et l’humour anglais ! Mais il y a aussi évidemment de nombreuses différences, et ce pour notre plus grand bonheur !
    Je suis fan du style de Juliet et son humour, des personnages de Guernesay, du mélange d’humour et de drame…
    J’aime d’ailleurs beaucoup ta conclusion qui rend bien hommage à la richesse du roman !

  19. Moi aussi j’ai beaucoup aimé ce roman. J’ai eu beaucoup de mal au début mais finalement ce fut un vrai régal !

  20. C’est vrai ça, comment fait-on cette fameuse tourte???
    J’ai moi aussi adoré ce roman épistolaire 🙂

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