Confusion – Cat Clarke

Un billet confus pour un roman qui l’est tout autant. Désolée, difficile de faire mieux, positif et négatif se mêlent dans mon esprit, impossible de me faire un avis définitif.

Titre : Confusion
Titre VO : Entangled
Auteur : Cat Clarke
Editeur : Robert Laffont / Collection R

Confusion - Cat Clarke

Résumé : Grace, 17 ans se réveille enfermée dans une mystérieuse pièce sans fenêtres, avec une table, des stylos et des feuilles vierges. Pourquoi est-elle là ? Et quel est ce beau jeune homme qui la retient prisonnière ? Elle n’en a aucune idée. Mais à mesure qu’elle couche sur papier les méandres de sa vie, Grace est frappée de plein fouet par les vagues de souvenir enfouis au plus profond d’elle-même. Il y a cet amour sans espoir qu’elle voue à Nat, et la lente dégradation de sa relation avec sa meilleure amie Sal. Mais Grace le sent, quelque chose manque encore. Quelque chose qu’elle se cache.

Je suis comme Grace : quelque chose manque en effet. Le début du roman part vraiment bien : comme Grace, on nage en pleine « confusion ». Où est-elle ? Qui est Ethan ? Que lui veut-il ? Comment en sait-il autant sur elle ? Sauf qu’on a bien trop tôt les réponses à nos questions. Enfin, je devrais plutôt dire qu’on « comprend » les réponses : rien n’est dit clairement, mais les sous-entendus sont suffisament explicites pour qu’on comprenne qui est Ethan.

Et c’est à partir de ce moment-là que le charme est rompu. La révélation sur Ethan faite, les 100 dernières pages ne sont que la confirmation de ce que l’on sait déjà. Et malheureusement, la fin devient alors tellement prévisible que l’on referme le livre en se disant « tout ça pour ça ».

Malgré tout, Confusion reste un livre à lire, si ce n’est pour son intrigue, au moins pour les personnages et surtout le style. Ce n’est pas un roman à genre, c’est un roman, tout simplement. Un roman « vrai », avec des personnages ordinaires à qui il arrive des choses ordinaires. Mais Cat Clarke sait écrire : elle a construit son histoire et ses personnages de telle façon que, même si on se doute déjà de ce que la suite nous réserve, la façon de le raconter, nous pousse à tourner les pages, encore et encore. La traductrice Alexandra Maillard y est aussi pour beaucoup, il faut le dire : quand il s’agit de style et de version française, écriture et traduction ne vont pas l’une sans l’autre.

Et il y a les personnages…
Grace est typiquement le genre de filles que je comprends mais n’accepte pas. Je comprends son envie de fuite et de liberté, pourquoi elle rejette sa mère et boit jusqu’à l’ivresse, je peux même comprendre son envie de suicide. Je comprends tout cela, mais ne l’accepte pas. Parce que je trouve que c’est une attitude puérile et lâche. Peu importe le contexte, les épreuves qu’elle a dû traverser, la trahison qu’elle a subit… au final, avec une telle attitude, ce sont tous les autres qui gagnent – ceux qui l’ont déçue, trahie, blessée… Life’s a bitch, tout le monde le sait. Mais il faut l’affronter telle qu’elle est, lui rendre la pareille, ne pas choisir la fuite ou le suicide – la facilité en somme. Je n’aime pas ce genre de personnages – ni de personnes « réelles » d’ailleurs – mais pourtant, je me suis attachée à Grace. Parce ses airs rebelles, son attitude cynique et jem’enfoutiste ne sont qu’une façade, un moyen de cacher son impossibilité à s’attacher, car justement elle s’attache trop... Son père était son héros; son amitié avec Sal était fusionnelle; sa relation avec Nat lui était indispensable. Tout donner et avoir le sentiment de n’avoir que mensonges, secrets et incompréhension en retour fait mal. Et je sais de quoi je parle…

Et puis Sal et Nat – la meilleure amie et le petit copain. La relation qu’entretien Grace avec chacun d’eux est touchante, émouvante mais surtout dangereuse, pour la raison invoquée plus haut : Grace s’attache trop. Sal est plus qu’une meilleure amie pour elle, plus qu’une soeur même. Quant à Nat, il est sa raison de revivre. Littéralement : Nat est arrivé au moment où Sal s’éloignait et où Grace se sentait chaque fois plus au bord du gouffre. Avec lui dans le coin, elle avait une raison de se lever le matin. On les aime et en même temps on les blame ces deux-là. Si le comportement de Sal peut être acceptable, celui de Nat est vraiment intolérable. Au final, seul Devon mérite vraiment qu’on s’attache à lui : c’est le seul qui soit « vrai ».

Sur la quatrième de couverture, il est marqué « le roman qui a bouleversé l’Angleterre« . Je comprends pourquoi : Confusion ne laisse pas indifférent (du moins, pendant la lecture, une fois le livre fini, il est facile de passer à autre chose). Cat Clarke aborde subtilement des thèmes graves et récurrents chez certains jeunes : l’ivresse, la dépression, le suicide… sans jamais porter de jugement. Cat Clarke se plait à faire souffrir son personnage principal toujours plus. C’est à la fois dérangeant et passionnant…

PS : C’est un tome unique !! (C’est tellement rare dorénavant, qu’il est important de le souligner !)

4 Comments

  1. Merci mademoiselle ! 🙂

  2. Oui, j’ai tendance à mettre les points négatifs en premier, pour m’en débarrasser au plus vite… je n’aime pas dire du mal d’un livre… Je suis donc ravie si j’ai pu donner envie de lire le roman, j’ai accompli ma mission 🙂

  3. Très beau billet, du coup je t’ai ajoutée au mien.

  4. un avis en demi-teinte qui donne néanmoins envie de découvrir ce livre… pourtant, au début de ta chronique, je me suis dit que ce livre ne valait pas le détour… comme quoi, il faut toujours lire jusqu’au bout !

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