[BBC] The Crimson Petal and the White

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Cette mini-série diffusée en 2011 est l’adaptation du roman du même nom de Michel Faber, traduit chez nous par La Rose Pourpre et le Lys. N’ayant pas (encore) lu le roman, je ne peux dire si c’est une bonne adaptation. Je peux cependant dire que c’est une excellente mini-série.

L’histoire ? Celle du roman :

Londres, 1874. Quelque part dans Church Lane, à l’écart du tumulte de ce quartier sordide, une jeune fille attend. Elle s’appelle Sugar, elle a dix-huit ans. C’est une prostituée d’un genre particulier : sa beauté, sa vivacité, son intelligence – elle sait lire, écrire et pratique l’art de la conversation – semblent la promettre à un destin différent. Elle est remarquée par un riche parfumeur, William Rackham, qui fait d’elle sa maîtresse. William Rackham est ambitieux. Pour maintenir son train de vie et échapper aux humiliations financières que lui inflige son père, il doit encore gravir quelques échelons. Et puis il y a sa femme, Agnes, une grande bourgeoise neurasthénique qui ignore tout du mal qui la ronge. Ensemble, Sugar et William décident de braver les interdits et de vivre une vie plus conforme à leurs grandes espérances, loin du bordel et de la médiocrité petite-bourgeoise.

J’aime l’ère victorienne pour son mélange de modernité et d’obscurantisme – par ailleurs, merveilleusement mis en avant dans la série. C’est sombre, froid, glauque… un peu gothique. L’atmosphère des bas quartiers de Londres est bien palpable. J’ai été surprise à chaque épisode: quand j’ai commencé, je ne savais rien de l’histoire si ce n’est que ça se passait dans les bas fonds de Londres et que l’héroïne était une prostituée. Je m’attendais donc à des scènes sulfureuses, parfois crues et finalement, très bonne surprise, rien de cela. Il y en a quelques-unes bien sur, mais ce n’est jamais vulgaire, ni racoleur.

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The Crimson Petal and the White doit beaucoup de son intérêt à son casting. Romola Garai en tête : elle est remarquable dans le rôle ! Ainsi que Chris O’Dowd en William Rackham et tous les autres en fait. Et étrangement, j’ai même réussi à trouver Sugar attachante – prostituée certes, mais avant tout une jeune femme qui veut s’en sortir, et sautera sur toutes les occasions d’y arriver. Rackham un peu moins : à part sa femme qui a des problèmes psychologiques, il mène une bonne vie, mais en veut toujours plus et sans penser aux conséquences de ses actes sur les autres. Agnès (Amanda Hale) m’a touchée : elle n’a jamais cherché ce qui lui arrive et n’a personne pour l’aider… jusqu’à l’arrivée de son « ange ».

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J’aimais bien aussi Mrs Fox (Shirley Henderson) et Henry Rackham (Mark Gatiss), mais ils sont bien trop vite mis au second plan… dommage. C’est d’ailleurs le principal défaut de la série : on nous fait rencontrer plein de personnages différents, mais certains sont quelque peu sous-exploités. C’est le format qui veut ça : le roman fait 1142 pages dans son édition intégrale alors que la série ne compte que quatre épisodes d’une heure chacun. Difficile de tout développer comme il se doit. Un mal pour un bien au final : cela ne donne que plus envie de lire le roman !

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Autre point fort : la réalisation. C’est beau et sinistre à la fois. Il y a très peu de lumière et beaucoup de plans sur les visages et les mains. J’ai vraiment apprécié l’ambiance, les décors, les costumes et la musique – tout est réuni pour dépeindre le Londres victorien à son plus bas niveau, tel qu’il était à l’époque. J’ai aimé aussi le fait que Sugar s’adresse au « lecteur« . Ne sachant pas qu’elle écrivait un roman, j’ai été suprise la première fois qu’elle imagine ce qu’elle ferait à l’un de ses clients : je me suis demandé un instant si je n’étais pas face à une sorte de Jack l’Eventreur au féminin. Finalement, rien de cela, juste une jeune prostituée extrêmement intelligente dont l’un des buts dans la vie est d’écrire un roman vérité, une sorte de vengeance à rebours de ce que les hommes lui ont fait subir…

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The Crimson Petal and the White est une mini-série fascinante, qui vous plongera dans les bas fonds de Londres et qui prouve une fois encore tout le talent de Romola Garai et de la BBC.

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8 Comments

  1. Raaah dès que j’ai fini la prépa j’enchaîne les romans qui s’empilent sur ma PAL…Et ce livre vient de la rejoindre! 😉 en attendant je vais essayer de me procurer la mini série, j’adore Romola Garai! *__*

  2. Pour l’instant, je crois qu’aucune version française n’est prévue… (et quand je l’ai regardée, il n’y avait pas de sous-titres VF, je l’ai regardée sous-titré en portugais)(l’avantage d’être bilingue) Il faudrait demander à la team de Arte ou de Koba : ce sont qui nous offrent la version française de beaucoup de productions de la BBC 🙂

  3. Il faut vraiment que je lise le roman ! Le grand format est dispo à la Médiathèque, mais n’est vraiment pas pratique à transporter…
    Et tu as lu les Contes de la rose pourpre ? C’est un petit recueil de nouvelles avec les principaux personnages du roman, un excellent complément au roman (ou à la série)

  4. Oh tu peux le lire en intégralité, je n’ai spoilé aucun point important de l’histoire 🙂
    Oui, la réalisation mérite les compliments : tu en as un aperçu sur les captures, la façon de filmer apporte beaucoup à l’histoire ! Le réalisateur de Great Expectations (la version de 2011) a fait un peu dans le même genre, mais bizarrement, ça marchait beaucoup moins bien, c’était banal, pas aussi captivant…

  5. je ne connais pas ce livre mais la mini-série me tente beaucoup 🙂

  6. J’avais énormément aimé le roman (lu il y a déjà quelques années) et je vais guetter la traduction en VF (ou la VOSTF) de cette série avec beaucoup d’attention : ton commentaire m’a complètement convaincue !

  7. J’ai lu le premier tome et le début est vraiment extrêmement réussi. L’auteur fait des descriptions très crues mais il réussit à ne jamais être vulgaire. La fin du tome 1 devient un peu plus classique donc je n’ai pas enchaîné tout de suite sur le tome 2, mais je compte bien le faire. J’avais déjà hâte de découvrir la série de la BBC. Vu ton billet, je vais vraiment me dépêcher de finir !

  8. Encore une série à ma disposition mais que je n’ai toujours pas regardée… C’était bien sûr la présence de Romola Garai au casting qui avait attiré mon attention.
    Bon, j’ai lu ton article en diagonale par peur du spoiler, mais j’avoue que le fait que tu compliments la réalisation est l’argument clé pour moi ! 🙂

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